Shane Haddad compose le «t'aime» d'une nouvelle génération

Vous m'en direz des nouvelles

Shane Haddad revient avec «Aimez Gil», son second roman. Le récit nous plonge dans les remous affectifs de trois personnages et révèle le mal-être d'une génération.

Dès le titre «Aimez Gil», on se demande d’abord avec quelle intonation le prononcer, d’autant qu’il n’y a pas de ponctuation. Est-ce une injonction, est-ce une obligation, est-ce une supplique ? Première interrogation, bientôt suivie par une autre : qui est ce GIL, ou plutôt cette GIL car le prénom – qui s’écrit en trois lettres G-I-L- - est en réalité celui d’une femme. Une jeune femme de 25 ans entourée de 2M, Mathieu et Mathias, pour former un de ces triangles dont la littérature est coutumière. Triangle amoureux ? Triangle amical ? Les deux à la fois ? Encore une interrogation qui va occuper le lecteur, pris en haleine dès le prologue par la langue de la narratrice. C’est aussi à travers elle que Shane Haddad révèle le malaise existentiel d’une génération. On y croise un homme nu sur une plage ; une biche –un peu irréelle- qui apparaît comme par enchantement. Ou encore un cahier, un mystérieux cahier avec des mots dedans. Une fiction addictive qui sent l’odeur de l’alcool et la moiteur des corps.

Shane Haddad est l'invitée de VMDN. « Aimez Gil » est paru chez P.O.L.

Reportage : Emma Garboud-Lorenzoni s'est rendue au vernissage de​​​​ l’artiste britannico-nigériane Ranti Bam qui expose ses œuvres d’art contemporain dans la galerie Andréhn-Schiptjenko à Paris. Ses sculptures sont inspirées de la culture Yoruba dont elle est originaire.