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Ascalon, le canon français des chars de combat du futur
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C’est un projet structurant pour l’Europe de la Défense, son nom : le MGCS, pour système principal de combat terrestre. Ce char du futur, qui doit remplacer le Leopard 2 dans l'armée allemande et le Leclerc dans l'armée française vers 2040, peine pourtant à décoller. Mais le canon de ce char du futur existe déjà, KNDS France a présenté l’Ascalon, mais il fait l’objet de désaccords entre industriels.
Qu’il est difficile de s’entendre lorsqu’on est quatre. Le char du futur est porté par Thalès, Knds France–anciennement Nexter- Knds Allemagne avec Krauss Maffei Wegmann et enfin Rheinemetall, le géant allemand de la défense. Pour garantir un partage équitable des tâches, huit piliers capacitaires ont été édictés. Mais les choix technologiques seront faits après évaluation et des deux côtés du Rhin on s’écharpe sur le canon.
Rheinmettal a fait le choix d’un tube de 130 mm, quand Nexter propose l’Ascalon deux tubes pour tirer des obus de 120 et 140 mm
L’Ascalon est doté d’une architecture Super Shot
Et l’Ascalon, nous l’avons vu au dernier salon d’Eurosatory, monté sur un char Leclerc Evolution, François Groshanny directeur de programme Char de combat futur chez KNDS France nous en a fait la présentation : « Quatre caractéristiques essentielles, d'abord, un niveau de puissance délivré à la bouche et à la cible jamais égalé. On a là une capacité à changer de calibre en moins de 30 Min. Troisème caractéristique, il est extrêmement compact donc on utilise une architecture dite super shot. On voit ici la munition qui est une munition de 140 qui fait donc 130 millimètres de haut. Dernière chose, on travaille beaucoup à l'intégrabilité de ce canon en tourelle pour avoir une empreinte à l'intérieur de la tourelle qui est minimale et donc on pourra loger plus de personnel en châssis. »
À lire aussiÀ quoi servent les chars sur le champ de bataille?
Côté français l’on craint que Rheinmetall et Krauss Maffei Wegmann réunis impose le canon allemand et ce malgré le coup d’avance de Nexter qui avec l’Ascalon propose une technologie de rupture. « Ascalon, c'est d'abord une technologie. », François Groshanny, « Ici, elle est déclinée en 140 et en 120. Mais c'est une technologie qui pourrait être déclinée dans un autre calibre si c'était de nature à faire l'assentiment d’une force occidentale intéressée par le canon. Tout le monde connaît bien le canon du César qui est aujourd'hui une référence mondiale. On espère faire de l’Ascalon également la référence mondiale, mais cette fois-ci, pas sur le segment de l'artillerie, mais sur le segment des chars. »
Des arbitrages industriels lourds de conséquences
Il y a donc des arbitrages industriels lourds de conséquences, surtout dans un contexte de retour de la guerre de haute intensité. La France ne veut pas devenir un nain industriel dans le segment des chars de combat, François Groshanny, « La guerre en Ukraine a remis sur le devant de la scène la guerre symétrique. La France était plutôt organisée autour d'une armée de projection. On voit que cette période est révolue. On est en train de changer d'ère. Et quand on change d'ère et qu'on revient au combat asymétrique, ça veut dire qu'il faut se rééquiper avec toute la gamme et pas seulement avec la gamme des véhicules médians. Et puis le segment du char est un segment stratégique puisque c'est autour de ce segment qu’est en train de se réorganiser l’'industrie de défense terrestre. On est dans une phase un peu de concentration. On l'a vu, nous, avec la création de Knds Group qui résulte de la fusion de Nexter et de Krauss Maffei Wegmann. Mais cette concentration est plus générale puisqu'on voit maintenant que dans MGCS on intègre Rheinmetall. Donc c'est vraiment sur ce segment de produit que s'opère la concentration de l'industrie et chacun travaille ses domaines d'excellence pour arriver à construire dans la durée le Lego qui va faire matcher les différents industriels. »
À lire aussiAccord franco-allemand pour le projet de char du futur
Et pour que cela puisse « matcher » et satisfaire français et allemand, la Direction Générale de l’Armement émet l’hypothèse d’une coexistence de deux chars différents, rappelant que le projet commun ne préfigure en rien la nature du char du futur, MGCS étant avant tout un système de systèmes avec un cloud de combat et des drones. Mais qui pour l’heure reste à l’état d’ébauche.
137 episod
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C’est un projet structurant pour l’Europe de la Défense, son nom : le MGCS, pour système principal de combat terrestre. Ce char du futur, qui doit remplacer le Leopard 2 dans l'armée allemande et le Leclerc dans l'armée française vers 2040, peine pourtant à décoller. Mais le canon de ce char du futur existe déjà, KNDS France a présenté l’Ascalon, mais il fait l’objet de désaccords entre industriels.
Qu’il est difficile de s’entendre lorsqu’on est quatre. Le char du futur est porté par Thalès, Knds France–anciennement Nexter- Knds Allemagne avec Krauss Maffei Wegmann et enfin Rheinemetall, le géant allemand de la défense. Pour garantir un partage équitable des tâches, huit piliers capacitaires ont été édictés. Mais les choix technologiques seront faits après évaluation et des deux côtés du Rhin on s’écharpe sur le canon.
Rheinmettal a fait le choix d’un tube de 130 mm, quand Nexter propose l’Ascalon deux tubes pour tirer des obus de 120 et 140 mm
L’Ascalon est doté d’une architecture Super Shot
Et l’Ascalon, nous l’avons vu au dernier salon d’Eurosatory, monté sur un char Leclerc Evolution, François Groshanny directeur de programme Char de combat futur chez KNDS France nous en a fait la présentation : « Quatre caractéristiques essentielles, d'abord, un niveau de puissance délivré à la bouche et à la cible jamais égalé. On a là une capacité à changer de calibre en moins de 30 Min. Troisème caractéristique, il est extrêmement compact donc on utilise une architecture dite super shot. On voit ici la munition qui est une munition de 140 qui fait donc 130 millimètres de haut. Dernière chose, on travaille beaucoup à l'intégrabilité de ce canon en tourelle pour avoir une empreinte à l'intérieur de la tourelle qui est minimale et donc on pourra loger plus de personnel en châssis. »
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Côté français l’on craint que Rheinmetall et Krauss Maffei Wegmann réunis impose le canon allemand et ce malgré le coup d’avance de Nexter qui avec l’Ascalon propose une technologie de rupture. « Ascalon, c'est d'abord une technologie. », François Groshanny, « Ici, elle est déclinée en 140 et en 120. Mais c'est une technologie qui pourrait être déclinée dans un autre calibre si c'était de nature à faire l'assentiment d’une force occidentale intéressée par le canon. Tout le monde connaît bien le canon du César qui est aujourd'hui une référence mondiale. On espère faire de l’Ascalon également la référence mondiale, mais cette fois-ci, pas sur le segment de l'artillerie, mais sur le segment des chars. »
Des arbitrages industriels lourds de conséquences
Il y a donc des arbitrages industriels lourds de conséquences, surtout dans un contexte de retour de la guerre de haute intensité. La France ne veut pas devenir un nain industriel dans le segment des chars de combat, François Groshanny, « La guerre en Ukraine a remis sur le devant de la scène la guerre symétrique. La France était plutôt organisée autour d'une armée de projection. On voit que cette période est révolue. On est en train de changer d'ère. Et quand on change d'ère et qu'on revient au combat asymétrique, ça veut dire qu'il faut se rééquiper avec toute la gamme et pas seulement avec la gamme des véhicules médians. Et puis le segment du char est un segment stratégique puisque c'est autour de ce segment qu’est en train de se réorganiser l’'industrie de défense terrestre. On est dans une phase un peu de concentration. On l'a vu, nous, avec la création de Knds Group qui résulte de la fusion de Nexter et de Krauss Maffei Wegmann. Mais cette concentration est plus générale puisqu'on voit maintenant que dans MGCS on intègre Rheinmetall. Donc c'est vraiment sur ce segment de produit que s'opère la concentration de l'industrie et chacun travaille ses domaines d'excellence pour arriver à construire dans la durée le Lego qui va faire matcher les différents industriels. »
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Et pour que cela puisse « matcher » et satisfaire français et allemand, la Direction Générale de l’Armement émet l’hypothèse d’une coexistence de deux chars différents, rappelant que le projet commun ne préfigure en rien la nature du char du futur, MGCS étant avant tout un système de systèmes avec un cloud de combat et des drones. Mais qui pour l’heure reste à l’état d’ébauche.
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